Est-ce la faute de Descartes ?

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Pauvre Descartes, que vient-il faire là ? En quoi serait-il responsable de nos difficultés à faire bouger les lignes et à insuffler une dynamique entrepreneuriale au sein de nos grandes organisations ? Lui qui a largement façonné nos façons de penser et inspiré nos méthodes scientifiques, que lui reprocher ? C’est en allant faire un tour du côté des sciences de la complexité, que l’on comprend à quel point notre cartésianisme nous bride, quand il s’agit de dessiner le futur.

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Agitateurs, entrepreneurs… Hacktivatrices !

Loin de la niaise candeur, du conformisme de bon aloi et de l’extrême métal, les entrepreneurs, figures emblématiques des 3ème et 4ème révolutions industrielles, hackers, font résonner une nouvelle mélodie planétaire, souvent plus sage et respectueuse de la complexité humaine et des différents écosystèmes.

Au sein des entreprises, l’entrepreneuriat se décline sur un mode flexisécure, l’intrapreneuriat. De belles réussites sont énoncées dans le livre « Transformer l’entreprise de l’intérieur« , avec une stricte définition : « l’intrapreneur social est un salarié qui développe, au sein de son entreprise, une activité innovante susceptible d’apporter une solution durable à un problème de société. Cette innovation sociale, intégrée dans le cœur de métier de l’entreprise, se caractérise par un modèle économique propre, visant, a minima, à couvrir les coûts du projet, et favorisant la participation des collaborateurs de l’entreprise qui sont invités à y apporter leur expertise. » Emmanuel de Lutzel, co-auteur avec Valérie de La Rochefoucauld-Drouâs, est également membre des Hacktivateurs.

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Nod-A, makestorming, corporate hacking

Les corporate hackers, moutons à cinq ou sept pattes au genre inclassable, ne rentrent pas forcément dans les lignes de cette définition… Souvent doué.e.s, reliant « têtes et cœurs », théories et pratiques, elles/ils remplacent les murs par des moulins à vent et tracent de nouvelles voies d’action collective pour tantôt réaligner, tantôt faire basculer, toujours bousculer (Grande Disruption à l’œuvre… « Faut pas zarmer » :)) Tous profils à l’œuvre, mais pas de misanthropes ! #HauteQualitéHumaine

 

Peu de (personal) marketing addicts chez les corporate hackers ; plutôt une ambiance de marketing responsable. Les stratégies d’influence sont appréciées dans leur valeur ajoutée aux combats menés, mais « savoir, faire, (savoir-)voir et partager » priment sur les logiques excessives de personal branding… Quelques-uns parmi tant d’autres, les hackers sont trop conscients des enjeux contemporains, et soucieux du respect de leur intimité.

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Ainsi les corporate hackers déclinent-ils les #CivicTech, #EdTech, #FinTech, #GreenTech, #MedTech, … au sein des organisations en conscience des besoins humains, et dotés des compétences utiles.

Tel conseiller RH adepte de data analysis décidera de relier ses référentiels classiques aux réseaux sociaux internes pour mieux connaître chaque salarié et mieux le servir (développements personnel et professionnel : formation, mobilité, temps et espace de travail,…) #EdTech. Quid des dirigeants qui ne considèrent pas les salarié.es comme des clients de l’entreprise ?

Tel médecin du travail établira une communication électronique personnalisée au fil de l’eau avec ses patients et fera la promotion des objets connectés anti-stress, mesurant en temps réel l’impact des activités et rencontres sur les personnes #MedTech. Au grand dam des facteurs de stress ainsi démasqués, qui devront être traités.

Telle communicante libérera la parole avec doigté grâce aux outils numériques pour une meilleure connaissance des attentes du terrain, une plus grande proximité entre Top Managers et opérationnels. Expression garantie de toutes les intelligences ! #CivicTech. Tant pis pour les DG adeptes des décisions prises unilatéralement en tour d’ivoire.

Telle responsable logistique introduira des vases connectés sur les bureaux et choisira avec soin les plantes utiles, afin de réaliser des économies d’eau tout en garantissant un environnement de travail agréable, détoxifié #GreenTech. Dans un premier temps, les dépenses mobilières en pâtiront.

Les hackers, entrepreneurs et intrapreneurs, n’ont pas fini de raconter de belles histoires en amenant d’autres conteurs et acteurs dans leur sillage… Et au-delà. Les élèves sont susceptibles de dépasser les maîtres

Les chemins numériques, jalonnés de hacks en tous genres, sont porteurs d’avenir. Au féminin aussi, quoique puisse suggérer l’illustration du tweet ci-dessous 🙂

D’ailleurs, l’association Les Hacktivateurs compte autant de femmes que d’hommes… Et le comité fondateur est mixte !…  PLACE À L’HACKTION (mot féminin) !

Philippine Dolbeau, l’esprit d’entreprendre et l’audace en hacktion !

Vous ne connaissez pas encore Philippine Dolbeau, la plus jeune entrepreneuse de France ? Elle vient à 16 ans de créer Newschool. Les hacktivateurs sont allés la rencontrer pour en savoir un peu plus sur cette lycéenne découverte « on stage » aux côtés de Clara Gaymard (qui vient de se lancer, elle aussi, dans l’aventure entrepreneuriale) lors de la Journée de la Femme Digitale. On découvre une jeune femme de 16 ans, souriante, énergique et audacieuse qui casse les codes, hacke avec bienveillance l’éducation nationale et rafraîchit le monde des startups en ponctuant ses tweets de « chaud patate ».

Quel est ton parcours d’entrepreneuse : comment est née Newschool ? 

J’ai eu l’opportunité de créer une mini-entreprise au lycée l’année dernière en classe de Seconde dans le cadre de mes cours de PFEG (Principes Fondamentaux de l’Économie et de la Gestion). Consciente que le monde de l’Éducation a besoin d’un réel coup de neuf, j’ai  toujours eu envie de m’investir dans ce milieu. J’avais pas mal d’idées, mais aucune en laquelle je croyais vraiment… Et puis, un jour, j’ai vu ce reportage à la télévision en octobre 2014 : un enfant de 9 ans avait été oublié dans les hangars de la compagnie de bus scolaires après s’être endormi sur le chemin de l’école. Parce que ses enseignants n’avaient pas fait l’appel, il est resté enfermé plus de 8 heures dans le véhicule, sans manger ni boire. À partir de ce moment là, c’est le déclic ! Tout se bouscule dans ma tête, je réfléchis toute la nuit et l’idée naît le lendemain matin : créer un système d’appel électronique, sécurisé et simple d’utilisation. Le but n’est pas de gagner de l’argent. Si le système marche, tant mieux, mais l’objectif premier est de moderniser le monde de l’Éducation dans lequel j’évolue depuis toute petite et d’améliorer la sécurité des élèves en ayant un système rapide qui permet de prévenir l’administration et les parents en cas d’absence.

Comment passes-tu de l’idée à l’hacktion ?

1ère étape : mieux comprendre les modalités pour faire l’appel et confronter mon idée le plus vite possible. Pour un grand nombre de professeurs, faire l’appel est une perte de temps, voire une corvée. Pour d’autres, c’est une façon de dire bonjour à leurs élèves, un rituel, quelque chose de normal. Je décide de réaliser un sondage auprès des enseignants de mon établissement pour dessiner toutes les facettes de cette action : « Seriez-vous prêts à passer à un système d’appel électronique ? Combien de temps passez vous à faire l’appel aujourd’hui ? Les pertes de cahiers d’appel, vous connaissez ? etc… ». Toutes leurs réponses sont également le pilier fondamental du projet baptisé « NewSchool ». J’en tire une conclusion édifiante : un professeur passe environ 28 heures par an à faire l’appel en classe, et 90% d’entre eux seraient prêts à passer à un système électronique. Un bénéfice énorme : du temps libéré pour d’autres activités.

Sur quels leviers t’es-tu appuyée ?

J’ai pu compter sur les conseils de nombreuses personnes dans mon entourage, une réelle aide pour quelqu’un comme moi, 16 ans, encore au lycée et qui ne connaissait pas grand chose du monde de l’entreprise. Quand on crée un projet comme celui-ci, il faut être curieux, s’intéresser à tout, à la communication, au côté financier… De la création d’un site web, à l’animation d’une communauté même si cela peut paraître compliqué ! Par exemple l’été dernier, j’avais 2 semaines de stage à faire dans le cadre du lycée. J’en ai profité pour m’immerger dans 2 entreprises différentes, dans le domaine de l’informatique et de la technologie. Je me forme sur le tas, par mes propres moyens, j’ai appris plein de choses mais j’ai encore tellement à apprendre ! Tous les moyens sont bons pour monter en compétences et bénéficier de tous les conseils possibles pour la création de sa startup. J’apprends de mes erreurs, je fais mon petit chemin, je me fixe des objectifs, je sacrifie du temps et j’avance… constamment.

Quelles idées reçues combats-tu le plus ? Quels obstacles rencontres-tu  ?

« La création d’une startup est une affaire d’hommes » : en tant que femmes, nous avons les mêmes capacités et sommes parfois plus créatives que les hommes, il suffit juste de se lancer ! Alors oui, on peut monter sa boite en étant une fille, à seulement 16 ans, en étant lycéenne et en plus en section littéraire, et ça, c’est quelque chose que je défends haut et fort ! J’ai été confrontée également à la violence de certains propos sur les réseaux sociaux. Les gens ne connaissent rien à votre projet et postent des propos diffamants ! Il vaut mieux se blinder ! Les journalistes, également, réécrivent parfois votre histoire pour faire le buzz. Alors, je le dis haut et fort : non, NewSchool n’est ni du flicage d’élèves, ni une puce sous la peau des enfants ! C’est un projet qui crée de la valeur.

Comment as-tu réussi à contourner les barrières courantes ? Qu’est ce que tu considéres avoir transgressé  ?

J’ai transgressé les codes « traditionnels », en montant une boite si jeune et j’ai hacké avec bienveillance un processus de l’Education Nationale. C’est ce qui donne un regard neuf et attentif sur la société d’aujourd’hui et la preuve qu’on peut bouger les lignes. Beaucoup considèrent que plus rien n’est possible en France, alors que si la jeunesse innove et se lance dans de nombreux projets, on pourra changer les choses ! Il y a de nombreuses initiatives de jeunes dans de nombreux domaines qui mériteraient d’être mises également sous le feu des projecteurs. Il faut de la détermination, de la motivation et beaucoup d’organisation pour contourner toutes les barrières et combattre les stéréotypes, mais quelle belle aventure !

Quel est le truc le plus fou que tu aies fait pour la réussite de NewSchool?

C’est difficile de choisir ! Peut-être cet email, envoyé le 25 Décembre à la rédaction de BFM Business pour leur présenter mon projet. C’était la grosse blague, un délire familial !  Et puis, voilà qu’une semaine plus tard, je suis reçue sur le plateau de Stéphane Soumier, présentateur de Good Morning Business. Je ne m’attendais pas à toutes les retombées médiatiques qui ont suivi, et ce jour à sans doute, sans le prévoir, changé ma vie…

De quoi as-tu besoin pour la réussite de ton projet ? Comment les Hacktivateurs peuvent-ils y contribuer ? 

En premier lieu, le nerf de la guerre, c’est le financement. Pour lancer une entreprise, il faut des fonds. Nous venons de lancer notre campagne de financement participatif sur le site KissKissBankBank afin de lever 60 000€ pour ajouter de nouvelles fonctionnalités à New School. Tous les contacts, retours d’expérience et conseils me sont également très précieux ! Sans compter sur un peu de buzz sur les réseaux sociaux pour faire connaître notre projet !

Merci Philippine pour avoir partagé ton aventure avec nous. On est heureux que tu sois notre premier portrait d’Hacktivateur et longue vie à NewSchool ! 

Retrouvez tous les liens pour découvrir et soutenir NewSchool, et prendre contact avec Philippine Dolbeau :

Philippine Dolbeau

www.kisskissbankbank.com/new-school

Facebook : www.facebook.com/newschool78

Twitter : www.twitter.com/newschool78

Site Web : www.newschool-edu.com

Dossier Presse www.philippinedolbeau.wix.com/dossierpresse