Échec et Hack

Échec et Hack

Nous vous avions déjà parlé de certains éléments inhérents à la vie du corporate hacker comme le « mission statement », la peur et quelques Hacks ; vous avez également pu lire quelques lignes sur les conditions et outils propices à « l’hacktion », moteur des Hacktivateurs.

En cette période de surchauffe qu’est la rentrée, nous avons choisi d’aborder un élément essentiel de la vie d’un Hacktivateur : l’ÉCHEC. En majuscules pour mettre en évidence son impact sur notre état d’esprit.

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3 petits hacks pour la rentrée

HackAtWork

La rentrée de Septembre est un bon moment pour préparer des Hacktions qui nous permettront de finir l’année en beauté. C’est donc avec plaisir que nous partageons avec vous 3 recettes de Corporate Hacking qui pourraient être susceptibles de vous aider à bouger les lignes dans votre entreprise.

Les 3 Hacks présentés dans cet article ont le mérite d’être subtils car ils vous permettront de générer des effets très intéressants sans pour autant révéler votre intention subversive, de « faire danser l’éléphant » (comme le dit si bien Héloïse Lauret, une de nos Hacktivatrices).

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Le salaire de la peur

LeSalaireDeLaPeur-Hactivateurs

Il est peut-être exagéré de s’appuyer sur le film d’Henri-Georges Clouzot, « le salaire de la peur » pour introduire le sujet de la peur du « Corporate Hackeur » ou de l’intrapreneur, mais cette image présente le mérite de relativiser nos peurs et c’est l’objectif de cet article. En effet, dans ce film, Mario, Jo, Luigi et Bimba, sont missionnés pour transporter 400 kg de nitroglycérine sur les routes tortueuses et délabrées d’Amérique du sud. La situation doit être assez rare dans nos grands groupes, certes, mais la panique d’un des personnages – Jo – peut nous éclairer. Après une série d’épreuves, Jo refuse la mission et gagne de facto le statut officiel du lâche de cette histoire. Il affirme être payé pour avoir peur! Ce qui fera le titre du film et bien sûr du roman dont il est tiré.

Sommes-nous payés pour avoir peur ?

Rien dans nos contrats ne justifie le fait d’avoir une peur qui nous tiraille soit de manière permanente, soit dans des moments plus ponctuels parce que l’on présente notre projet – ou ses mauvais résultats – devant un hiérarchique ou parce que l’on voit que notre service a un déficit de performance et aura du mal à atteindre ses objectifs cet année. Et pourtant, et pourtant… La peur, la trouille ou la pétoche, quel que soit son nom, est omniprésente dans nos entreprises. Elle interfère avec notre capacité à prendre des décisions. Elle nous fait aussi perdre le contrôle de nous-même et elle intervient à tous les niveaux. Elle peut être provoquée par une situation, par individu ou par un groupe d’individus. Elle n’a pas que des effets négatifs car parfois elle nous grise et elle éveille nos sens.

Et pour l’intrapreneur ou le « Corporate Hackeur » ?

Les questions qui reviennent de manière récurrente dans le cas de l’intrapreneur ou du « Corporate Hackeur », qui ont pour pratique de jouer avec les limites de l’entreprise, sont :

Comment faites vous pour oser ? N’avez vous pas peur ?

On pourrait répondre oui ou non mais ce serait un peu trop rapide. De quelles peurs parle-t-on ? Peur d’être jugé, peur de mal faire ou de se tromper, peur de la hiérarchie ou des collègues, peur de se faire virer ?

La peur d’être jugé

Si vous faites évoluer vos entreprises ou si vous adoptez une façon de faire différente de la norme locale : il va exister 3 catégories de personnes, ceux qui vous féliciteront, ceux qui vous trouveront cavalier et les indifférents.

La peur de faire mal ou de se tromper

Si vous expérimentez de nouvelles approches, autrement dit, si vous faites quelque chose pour la première fois , il est fort probable que vous fassiez mal ou que vous vous trompiez. C’est inhérent au protocole d’apprentissage que vous mettez en œuvre. Souvenez-vous :

FAIL =  First Attempt In Learning

Ces deux premières peurs sont moins anxiogènes dans un cadre expérimental ou plus simplement quand vous réalisez des maquettes ou des essais. Si ces peurs persistent malgré la pratique, vous pouvez aussi aider un Hackeur ou intrapreneur plus aguerri que vous,  ou sinon consultez :).

La peur de l’incertitude

Effectivement, expérimenter, lancer un collectif dans l’entreprise ou goûter à l’aventure de l’innovation représentent des actions à forte incertitude. Et oui,  tout ce qui nous entoure n’est pas contrôlable et c’est ce qui est magique et qui stresse nos entreprises. Sur ce plan vous devez apprendre à être ambidextre. Il y a des projets planifiables et d’autres non. Une approche salvatrice et dé-stressante est celle des petits pas. Elle consiste à faire des micro investissements sur les actions risquées, de façon à ne pas perdre grand chose si l’on échoue. D’autant plus quand l’action est courte et frugale, qu’elle passe sous le radar et qu’elle est aussi accessible par tous.

La peur de la hiérarchie

Et oui, il y en a qui font peur. On peut déjà s’étonner de cette situation : est-ce normal d’avoir peur au delà de la stimulation ?

Mais sur cette peur il y a une grande quantités d’options possibles que l’on peut considérer comme peu anxiogènes pour des Hackeurs ou intrapreneurs débutants.

  • Si vous n’êtes pas obligé de demander l’autorisation ne le faites pas ! Surtout quand vous recevez l’injonction : allez, prenez des initiatives. Par contre présentez votre action quand elle a réussi et pas dans les phases correctives.
  • Trouvez des alliés. A plusieurs c’est plus facile à porter et le nombre permet aussi de déminer les objections de vos détracteurs de manière efficace. L’intelligence collective c’est possible !
  • Découpez votre action en petites actions plus admissibles.

Trois petits points pour vous expliquer que cette liste dépend de vous et que si vous faites jouer votre créativité vous trouverez des voies de contournements en grand nombre.

La peur d’être viré

Celle-là elle fait peur ! Et bien oui, nous avons un crédit, une famille. Être viré serait un drame.  Franchement connaissons-nous beaucoup d’exemples de personnes virées parce qu’elles ont travaillé sur une de leurs initiatives ?

Monsieur le juge, ce salarié a été irresponsable : il a cherché à expérimenter, sans autorisation, une nouvelle méthode pour améliorer la rentabilité de l’entreprise !

Sur ce point il doit, bien sûr, exister des exceptions. Il faut être conscient, tout de même, que « virer » en France n’est pas chose aisée et surtout sur des motivations aussi faibles. Ensuite,  il faut aussi être clair avec soi-même. Il faut être responsable dans ses actions et être très clair sur leurs motivations. Si vos actions sont argumentées en fonction de valeurs créées pour l’entreprise et que vous ne franchissez pas de limites légales, le risque est très limité voire inexistant. Maintenant être viré d’une entreprise qui ne vous laisse pas expérimenter, faire des erreurs ou apprendre, serait-elle une mauvaise chose ?

D’un point de vue général

Pour résumer cet article et aussi donner une approche assez efficace pour contrer ces peurs, on peut affirmer que ces peurs ne sont pas très rationnelles même si l’on ne peut pas nier leurs existences. Il existe un niveau de peur qui est constructive (stress positif, adrénaline) et la ressentir n’est pas un drame et est souvent preuve que vous faites quelque chose qui change la donne dans votre entreprise. Et il y a une part de peur inhérente à la responsabilité, qui, quand elle est maîtrisée, se nomme simplement le doute.

Maintenant se laisser envahir par la peur au point de n’être plus en capacité de proposer de nouvelles idées, des façons de faire évoluer votre travail ou innover n’est pas admissible. Évacuer cette peur paralysante n’est pas simple mais on peut remplacer ces peurs par d’autres qui iront dans le sens de votre envie.

Vous pouvez en effet remplacer :

  • La peur d’être jugé par la peur de ne pas créer de la valeur,
  • La peur de l’incertitude par la peur de ne rien faire,
  • La peur de vous tromper ou de mal faire par la peur ne plus apprendre,
  • La peur de la hiérarchie par peur ne pas exprimer vos talents,
  • La peur d’être viré par la peur de perdre le sens.

 

 

 

Appel du 18 juin: Hacktivation générale

Un petit hommage à la sauce Hacktivateurs à cette date historique du 18 juin… Et si nous faisions preuve du même engagement pour changer nos organisations:

Sans nous prendre au sérieux voici un appel à l’hacktivation générale. Twittez l’article ou la vidéo avec le hashtag #HacktivationGenerale si notre démarche a du sens pour vous.

« Makestorming », tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le corporate hacking !

Marie-Noéline Viguié et Stéphanie Bacquère, fondatrices de Nod-A se sont lancées ! « Makestorming », le guide pratico-pratique sur le Corporate hacking, bourré de témoignages, retours d’expérience et de conseils sort le 24 mai; c’est un bouquin optimiste et pragmatique pour retrouver le plaisir de travailler et une véritable inspiration pour les intrapreneurs qui veulent faire changer les choses de l’intérieur. Elles m’ont proposé d’en écrire la préface. Ce que j’ai accepté avec plaisir. Je vous en livre quelques extraits et vous incite à venir débattre avec 200 bougeurs de lignes et hacktivateurs le 24 mai à 18H30 à l’occasion de la soirée de lancement.

« Début 2012 : je me souviens de la première fois où j’ai découvert sur Internet ce  que Marie-Noéline et Stéphanie défendaient. Je venais de lancer un dispositif pour expérimenter la mise en mouvement de l’intelligence collective dans l’entreprise au service de l’innovation. De leur côté, elles venaient de « hacker » le Musée des Arts décoratifs de Paris avec Muséomix pour présenter les oeuvres au public sous un jour complètement nouveau. J’ai eu envie de les rencontrer et de creuser ce truc un peu dingue à première vue, mais qui… marchait ! (…) C’est cela, la touche nod-A : une approche « maker » faite de visualisation et de prototypage pour donner du corps aux idées et gagner en agilité. On place les collaborateurs en situation de faire et plus seulement de penser … Avec pragmatisme et enthousiasme ! (…) Comme elles, nous sommes nombreux à avoir travaillé en mode test and learn, parfois dans l’ombre, contre vents et marées, pour que cette révolution prenne corps chaque jour un peu plus. Depuis plusieurs années, nous avons oeuvré, chacun à notre niveau, pour faire reconnaître la force de ces modes de travail de rupture au travers de résultats concrets. Nous nous sommes souvent heurtés à des légalistes, gardiens de l’ordre établi, à des sceptiques, à des sourires en coin… On nous a pris parfois pour des « bobos » un peu perchés, on nous a traités d’utopistes, de doux rêveurs… Peu importe ! On y croyait, on commençait à avoir des preuves que ça marchait, et on a poursuivi notre entreprise ! Il n’y a pas plus réaliste que l’utopie des makers. Et il n’y a pas plus pragmatique que le corporate hacking. Il ne s’agit pas seulement de faire des choses sympathiques,parce qu’on ne change pas le monde avec ça. On change le monde en faisant autrement, et surtout en faisant pour de vrai. Avec ténacité, audace et bienveillance.

Bientôt, le corporate hacking ne sera plus seulement une alternative aux modèles traditionnels : il deviendra presqu’une injonction. Mais une injonction tellement enthousiasmante ! Car il ne s’agira pas de se soumettre à un nouveau modèle : nous devrons l’inventer collectivement pour développer l’engagement individuel, libérer les talents en nous appuyant sur le plus grand nombre (et pas seulement sur les cadres et les managers) pour développer une performance durable et responsable. Les bases de ce modèle sont déjà connues, et vous les retrouverez dans ce livre : il s’agit d’imaginer de nouvelles façons de travailler en développant la confiance et des collaborations nouvelles. D’autoriser les erreurs et de multiplier les occasions d’apprendre. De dépasser l’innovation purement technologique pour retrouver une innovation collective et ouverte basée sur l’expérience. De donner le pouvoir à ceux qui font et d’embarquer tous les collaborateurs pour créer ensemble de la valeur partagée. D’entrer pleinement dans l’ère du « co », du partage et de la générosité. Pour cela, il faut d’abord accompagner et amplifier encore la prise de conscience, notamment des organisations. Il faut aussi faire vivre un vrai mouvement, pour que les hackers vaillants, les intrapreneurs et autres rebelles constructifs trouvent des alliés dans et à l’extérieur de leur organisation. Il faut enfin démocratiser les outils de l’intelligence collective : partager les expériences des uns et des autres, capitaliser et essaimer ce qui a ou n’a pas marché, transmettre nos outils et méthodes à ceux qui veulent passer à l’ « Hacktion » .

Les défis des hackers sont d’inspirer, de partager et d’outiller : c’est pour cela qu’avec une dizaine d’autres agitateurs et makers, nous avons créé les Hacktivateurs en décembre 2015 . Notre association regroupe déjà plus d’une centaine d’ « impertinents bienveillants»,  passionnés par les opportunités qu’offre notre époque. (…). Il y a une phrase de Peter Drucker que j’utilise souvent : « La raison d’être d’une organisation est de permettre à des gens ordinaires de faire des choses extraordinaires ». Ces « gens ordinaires », ce sont nous tous. Nous n’avons pas de cape sur le dos, nous ne sommes pas des super héros et nous n’avons aucune envie de le devenir. Nous sommes tous une partie de la solution, nous avons chacun la possibilité de faire des choses, pas forcément la révolution, mais de prendre des initiatives qui, mises bout à bout, finissent par transformer profondément le système. Nous voulons que les choses bougent, s’améliorent pour le bien de chacun et de tous. Commençons par bouger nous-mêmes. Tentez l’expérience, et vous verrez : on est souvent surpris de ce dont on est capable ; on est surpris aussi de ce que peuvent apporter les autres quand on entre dans une logique de partage et d’intelligence collective. Le corporate hacking, ce n’est pas seulement briser un carcan pour challenger l’existant et faire changer les règles : c’est avant tout appartenir à une communauté de faiseurs, devenir les maillons d’un cercle vertueux, en s’inspirant de quelques pionniers et en inspirant d’autres personnes à son tour.

Marie-Noéline et Stéphanie font partie de ces personnes qui m’ont inspirée depuis près de huit ans. Aujourd’hui, à mon tour, je vous invite à rejoindre le mouvement des corporate hackers. Ce livre est là pour vous y aider, pour vous accompagner au travers de témoignages et d’outils ! « La vie est une aventure audacieuse ou elle n’est rien », écrivait Helen Keller.

Vous avez envie d’en savoir plus, alors Hacktion et RDV le 24 mai à 18H30 pour la soirée de lancement avec plein d’Hacktivateurs !

Pour participer au lancement, inscrivez-vous ici !